THE LION KINGS OF MEDINA

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THE LION KINGS OF MEDINA



Medina is the oldest quarter of Dakar, Senegal capital-city. It has its own caracter, rules and a particular population, mostly poor but active . The high number of children gives it the aspect of a brasilian favela.

At night, as life is still palpitating in the dark streets of Medina, security and order are assumed by a group of « Baye Fall », an islamic congregation devoted to give help to people and keep moral rules observed. Tourists hardly come here, and they are wrong not to, as Medina is a very safe place and interesting in many ways.

Here are based the « Faux Lions » , fake lions, a troup of men celebrating an ancient legend. Long ago, in Senegal, in a village lost in the Bush, a man left his family to hunt a prey in the deep forest. Suddently he met a feroucious lion roaring. Knowing he could die he invocated his spirits and strength came to him. He fighted victoriously with the lion and killed it.

That extraordinary strength was , by a miracle, transmitted to his heirs till now.

This inheritage is still alive and the ceremony take place, from time to time, at the crossroads of Medina. During three days, from 5PM to 9PM, the Faked Lions roam in Medina.

They are strong men, heavily built, wearing lions skins and colored make-ups.

The purpose of the ceremony is to demonstrate their powers. The Lions can walk on burning ashes, dance with velocity, break chairs and benches, run after spectators and punish those who did not pay their tickets. These tickets are sold for little money by the women of the area who have organised the show and will pay the Lions.

Singers, dancers, griots and drummers appears in the show together with the so-called Lions Wives ( Men dressed in girls clothes) the only ones able to temper the Lions furor.

When the noise and furor end, people go quietly back home. Once more the rite has been accomplished ! Some kids only keep the Lions in mind, dreaming of being one of them in the future, dreaming of the strength and powers of their land, Africa.



Christophe BENE



LES ROIS LIONS DE MEDINA





La Médina, quartier populeux de Dakar, fut bâtie sue un ancien village lébou ( l’ »ethnie locale), au début du XXème siècle.

Creuset humain elle a, depuis, accueilli tous les migrants. Entité originale et fière elle possède sa police : les Baye Fall ( disciples du mouride Ibrahima Fall), qui règlent les conflits mineurs et apaisent les querelles ; ses célébrités, comme Youssou N’Dour, l’enfant du quartier ; ses night-clubs à musique Mbalax : le Kilimandjaro, le Sahel ; ses « clandos » : la Communauté, la Corniche, où, la nuit venue et dans la discrétion, l’on boit les bières locales : Flag et Gazelle en dégustant les viandes rôties des « dibiteries » voisines.

Quartier à rues se coupant à angle droit à partir de la Corniche, au bord de l’Océan, c’est une favela à la brésilienne. Médina bruisse chaque soir des cris des enfants innombrables et résonne de leurs jeux.

Etre un « boy Médina », un jeune du coin, est à la fois un honneur et un devoir. Un vaurien venu d’ailleurs serait vite repéré, les Baye Fall veillent !

Pourtant le touriste ne s’y risque guère, à tort !

On y découvre rue 6 le marché Tilène, le plus populaire de la ville, rue 5 le meilleur mouton dans des boucheries de plein vent, rue 7 des pensions agréables, rue 13 les artisans du rotin et, au bout du boulevard de la Gueule Tapée, au Nord du village artisanal, le marché au poisson dans l’anse de Soumbédioune où, au milieu des pirogues au sec, les plus belles prises du jour : langoustes, gambas, soles, dorades, thiofs et barracudas sont chaque soir à l’étal.



Médina a aussi ses rois : les « Simbel » ou « Gaïndés », les Rois-Lions.

Chaque fois qu’ils investissent un secteur, la peur, la joie, la liesse, la folie même se répandent dans les rues.

Maquillés de couleurs effrayantes, de dessins évoquant leur anomal totem, vêtus de lambeaux de fourrure, membres et torse couverts de gris-gris, muscles saillants enduits d’huile de Karité, poussant de rauques rugissements, les dix à douze gaillards qui composent la troupe vont accomplir le « Simb », la cérémonie du Lion.



Tout a commencé par une légende, un mythe, une histoire comme en racontent les griots dans les villages de brousse.

Il y a bien longtemps, un homme, laissant sa famille au village, partit en forêt chercher sa subsistance. Il rencontra un lion furieux qui le chargeât. Faisant appel à toute sa force spirituelle, il combattit et tua le fauve avant de s’évanouir. Réveillé, il comprit qu’il possédait un pouvoir surnaturel.

Par la suite, chaque fois qu’il se mettait en colère, il devenait lion. Ce pouvoir se transmit de génération en génération, les « Faux Lions » étaient nés et imposèrent leur domination sur les humains dont ils tirèrent désormais avantages et subsistance.



Aujourd’hui cette tradition est devenue une animation de quartier, une attraction touristique, une véritable activité commerciale sans perdre son caractère de rite quasi sacré et redoutable.

Une association de femmes réunies en « tontine », décide de louer les services d’une troupe de Faux Lions. La fête va durer trois jours au sein du quartier choisi, la rue est barrée, des chaises louées sont disposées pour les spectateurs et des billets sont vendus ( 0,15 euro). Le profit ainsi réalisé servira à payer les frais.

Les Lions coûtent cher ! Environ 150 euros par jour pour la troupe, les tambours, les griots et les femmes des Lions.

C’est l’échassier qui annonce le spectacle. Vêtu de rouge, masqué, bonnet pointu, jabot de rubans, il parcourt les rues adjacentes. Faisant fi de la circulation, il ameute les enfants et les entraîne, hurlants, par ses pirouettes et sa danse désarticulée, jusqu’à l’aire de cérémonie.

La troupe des Lions tente alors de saisir les passants qui fuient.

Enfants tremblants de peur, tambours qui résonnent, courses folles, cris de bêtes.

Ceux qui ne peuvent présenter leur ticket seront traités comme des proies dans un simulacre de festin bestial.

Beaucoup achèteront le sauf-conduit pour échapper aux prédateurs. Certains, rebelles ou fauchés, subiront des punitions humiliantes- la pire étant d’obliger un garçon à se servir du mortier et du pilon, instruments « tabous », réservés aux femmes.

Viennent alors les danses ; tour à tour, les Lions font la preuve de leur agilité, leur rythme, leur force dans des défis insensés aux sons des tambours.

Puis ce sont les griots qui vont chanter les louanges du « Grand Lion », le plus redoutable, et de sa bande.

Enfin les femmes des Lions tenteront par des danses échevelées de calmer leur fureur. Le « Grand Lion », ce soir c’est Mamadou, surnommé Rambo.

Arrivé tard à la fête, couvert de chaînes, puissant et redoutable dans son costume de fourrure, il va soulever la foule par ses démonstrations de violence et de colère.

Ce n’est qu’à la nuit que tout se calmera, les rues du quartier, transformées en coupe-gorge, retrouveront leur animation habituelle.



Médina dort tard et d’un seul œil. Les Lions sont dans la ville !



Texte de René SINTZEL



Volet 1 d'une série de 50 clichés.

Portraits extraits d'un reportage pour BAYARD PRESSE et GAMMA réalisé en février 2004 en collaboration avec René SINTZEL, journaliste et écrivain passionné de culture Sénégalaise.



 EXIBITIONS

ABOUT

Christophe Bene is a self-taught photographer currently based in Paris, France.
His work is mainly inspired by the man/nature relationship. Straddling the border between art and documentary photography, Christophe Bene offers original prints saturated with colour.
He colors, calibrates and retouches most of his photographs.

Born in Douala, Cameroon in 1969, Christophe began shooting pictures at 16.
After three years in French Polynesia, he left at 20 years old for a two-year degree in advertising communication in Paris followed by the French Conservatoire Libre du Cinéma before specializing at the ecole nationales superiore Louis Lumière in film and photography.

From 1994 to 1999, he was assistant photographer, main photographer and post-producer for cinematic advertising.

Upon returning to Africa in 1999, he undertook a wide range of work, shooting in Senegal in 2002 and directing the Triptik Senegal exhibition in collaboration with PICTO laboratories and various sponsors.
He has won first prize in RED, the largest photo contest in the world, as organized by PHOTO.

In 2002, he met the journalist René Sintzel, an Africa specialist, with whom he has since collaborated to produce documentaries on West Africa.

In December 2002, he joined the GAMMA agency. In 2005, he worked together with JANVIER and DIGITAGENT - THE REPORT PARIS laboratories to produce the “Lion Kings of Medina” documentary.

In 2006, WPN New York took charge of representing his photo documentaries and select art photos in the US. From 2008 to 2011, he covered the BENE DAKHLA music and slide festival in southern Morocco.

He currently works on order for national and international brands, magazines and newspapers. His Aerial photography, which he has done since his first documentary, has become both his area of expertise and his passion.



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HEINEKEN
Campagne d'affichage Polynésie Française 1996
Affiche 4x3 / Bus / Presse magazine / Flyers



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CHATEAU DE SANTENAY - MERCUREY
BIO - JUS DE CAROTTE



EXHIBITIONS 

1997 - KAINA - Polynesian travel
2002 - SENEGAL TRIPTIK - One day in Senegal
2005 - THE LION KINGS OF MEDINA
2009 - 5 PRINTS / 5 PHOTOGRAPHERS - photographs Group exhibition as part of FIAC at Galerie SPARTS



REPORTS

2000 - A DAY IN SENEGAL - Senegalese Logbook
2003 - THE WHITE GOLD OF PINK LAKE
2003 - IVRY GITLIS VIOLINIST GLOBE TROTTER
2004 - THE LION KINGS OF MEDINA
2006 - THE RETURN OF THE BOU EL MOGDAD
2007 - THE GREAT MAGAL OF TOUBA
2008 - DAKHLA FESTIVAL
2009 - FANTASIA


PUBLICATIONS / PRESS

L'OBS - LIBÉRATION - LE MONDE - L'EXPRESS - ULYSSE - COURRIER INTERNATIONAL - LE PELERIN Magazine - REPONSE PHOTO - PHOTO Magazine - CHOC Magazine - PHOTO VIDEO NUMERIQUE - LA TERANGA (FRANCE & SENEGAL) - TEL QUEL (MAROC) - AMOUAGE (MAROC).



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